Laissez-moi me racheter, je vous en pries (Wirdan)

Tu ne parviens pas à te dire que cet homme en veut à ta vie. C’est idiot, ça, et tu le sais au fond de toi Aziel, mais tu as vu Wirdan dans ton entourage depuis toujours, ta foi en l’humanité est telle que tu ne peux penser qu’il t’a véritablement trahi. Un jour, peut-être, cela jouera contre ta vie, tu le sais, encore plus maintenant que tu es seule face au reste du Royaume, pourtant, tu ne prends pas la fuite et tu parles. Tu cherches à comprendre, vois-tu.

« Je sais tout cela. Tu viens lui contrecarrer d’une voix qui se force à retenir ton émotion. Mais ça ne me dit pas ce que tu penses, ou tout ce que tu ne me dis pas. »

Et tu vois, il se détourne pour regarder les environs, et toi, tu te tasses un peu plus sur la selle. Tu es presque préparée à te taire maintenant et à le suivre sans chercher, même si tu aimerais savoir ce qu’il a en tête. Le truc, tu vois, c’est que pour une fois, Wirdan t’offre un peu plus d’explications que son silence habituel. Tu l’observes, avant de secouer la tête.

« Je veux me rattraper. Si tu penses que m’éloigner pour le moment aidera alors… je te crois. Et pourtant, il y a clairement de la peur dans tes yeux à cette idée. Mais je ne vois pas comment une princesse sans pouvoir comme moi pourra le sauver. »

Et tu bouges sur la selle, tu reviens l’observer, en te rendant compte qu’il est sacrément sérieux oui, mais qu’il y a autre chose. En faite, c’est en voyant comme il est prêt au combat, et que tu es loin des murs rassurants de ta capitale bien aimée que tu finis par comprendre. Vous êtes en danger ici.

« Chez toi ? Tu t’étonnes, quand il vient parler de Nilanvant que tu ne connais que de nom, mais que tu associes toujours au plus âgé des chevaliers à ton service. Tu crois qu’un navire me protégera ? Je ne suis jamais montée sur un navire… et si j’étais malade ? Ou qu’il coule. Et là, ma fille, tu frissonnes sévèrement. Je ne sais même pas nager, c’est ridicule. On ne pourrait pas aller ailleurs ? »

Et tu sais bien que la réponse sera non et que l’idée n’est pas mauvaise, mais tu n’as jamais été la plus téméraire des jeunes femmes. Alors tu recommences à te bouger en selle, et cette fois-ci Semik vient carrément faire un écart alors qu’un léger cri t’échappe et que tu te raccroches directement aux crins de l’animal.

« Je ne suis plus princesse de rien, alors tu n’as plus à être mon chevalier, Wirdan. Tu en es conscient au moins ? Tu as du mal à te remettre correctement en selle, avant de ramener l’étalon blanc près de ton garde imprévu. Et tu as surtout le droit de cesser de me traiter comme…. Comme tu le fais. Je sais que mon idée était stupide, mais je ne sais juste pas comment arrêter tout cela. On ne m’a… jamais élevé à faire la guerre, ou à m’y préparer, moi… »